L’anxiété à l’ère numérique : Comment les réseaux sociaux affecte notre Santé Mentale

addiction aux réseaux sociaux Manon Guillemain | Psychopraticienne

Les effets des réseaux sociaux et des écrans sur l’anxiété

Aujourd’hui, internet a pris une place de choix dans nos vies. Que ce soit sur nos téléphones ou nos ordinateurs nous avons accès en illimité à toutes sortes d’informations en seulement quelques secondes. Ces avancées technologiques incroyables nous offre la possibilité de connecter avec des êtres à l’autre bout du globe, avoir des informations sur la vidange de votre voiture ou sur qui a peint la Joconde, de pouvoir transmettre un point de vue et tout un tas d’autres choses. Oui mais voilà ! Le problème est que, bien souvent, la technologie cesse d’être un outil et peut prendre une place trop importante au sein de nos vies. Et nous le voyons bien ! Nos ados comme nous-même avons parfois du mal à sortir le nez de nos téléphones.

Ce n’est plus un secret pour personne : les réseaux sociaux, les écrans, peuvent générer beaucoup d’anxiété. Quels sont les effets des réseaux sociaux sur l’anxiété ? Et quoi mettre en place pour mieux gérer son anxiété à l’ère du numérique ?

Je voudrais mettre en avant 4 points dont je trouve important de parler :

 

1/ La possibilité d’exister au monde

 

Internet et les réseaux sociaux sont une vitrine. Un espace où chacun d’entre nous peut exister et être vu dans ce qu’il a de mieux, de plus beau, d’idéal. En fonction de nos histoires personnelles et de la manière dont nous nous sommes construits nous pouvons avoir la tentation de nous montrer à la vue de tous face à des personnes qui nous regardent et nous voient. Et pour certains, je pense notamment qui ont un besoin plus grand que d’autres d’être vu et reconnu, c’est le cas notamment de nos ados, ces espaces peuvent être un endroit que nous allons venir surinvestir afin de nourrir ce besoin inassouvi.

Comme tout n’est jamais foncièrement bon ou mauvais mais que la vie n’est que nuance cela peut s’avérer positif lorsque les choses sont bien équilibrées dans notre vie. Donc si tu postes des photos de toi sur les réseaux, que tu es ok avec ça et que cela n’impacte pas ton bien-être c’est très bien. Je connais notamment des personnes qui se servent des réseaux comme d’un outil pour aussi travailler la confiance en soi et l’affirmation de soi. Et c’est top. Mais attention, des fois cela peut être à double tranchant parce que sur internet les gens ne sont parfois pas très bienveillants et les commentaires peuvent être difficiles à encaisser !

 

2/ Surstimulation et comparaison sociale

 

L’intérêt des réseaux sociaux est de vous garder le plus longtemps possible absorbé. Ils vont donc vous abreuver de suggestions, de contenus que vous êtes susceptibles d’apprécier en analysant vos comportements, vos recherches. Et ils sont balèzes pour ça ! Nous vivons à 1000 à l’heure. Entre le travail, la famille, les amis, nos activités, nos journées sont bien remplies. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg puisqu’en plus de cela s’ajoute les nombreuses notifications que tu reçois chaque jour, les messages auxquels tu n’as pas encore répondu… Notre vie numérique prend alors tout autant de place que notre vie IRL (In real life = dans la vraie vie). Là, c’est sûr les journées ne sont définitivement plus assez longues! Nous vivons dans une société de la surstimulation IRL ou sur nos vies connectées : je scrolle, je like, je commente.

Dans cette vie numérique, et notamment sur les réseaux sociaux, la plupart d’entre nous ne montre que, comme on le disait plus haut, le beau, le mieux, ce qui nous rend fier.

Or, cette pratique du Moi idéal numérique crée énormément d’anxiété souvent inconsciente chez de nombreuses personnes. A force de scroller et de voir que Martine est partie à la plage à Bali, que Abdel a obtenu une promotion dont tu rêves, que Giulia s’est offerte le dernier Iphone sorti tu ne peux pas t’empêcher de te comparer. Nous sommes ainsi constamment en train de faire avec nos frustrations entre ce que j’ai, ce que j’aimerais avoir et la vie des autres. Cette surstimulation et ces comparaisons incessantes peuvent être au cœur de notre anxiété.

 

3/ La surcharge d’informations

 

La surcharge d’informations, souvent qualifiée de « infobésité », a des effets notables sur le cerveau humain et sa capacité à se concentrer. Avec l’essor des technologies numériques notre cerveau est constamment sollicité pour traiter et filtrer ces informations. Cette stimulation continue peut entraîner une dispersion de l’attention, rendant difficile la concentration sur une tâche unique et augmentant la fatigue cognitive. De plus, l’incapacité à assimiler toutes les informations disponibles peut générer un sentiment de débordement et de stress, contribuant ainsi à l’anxiété. Nous pouvons ainsi nous sentir submergés par l’obligation de rester informés et de réagir rapidement à des flux incessants de nouvelles et de notifications, ce qui perturbe le repos mental et empêche la récupération cognitive nécessaire pour une fonction cérébrale optimale. En somme, la surcharge d’informations a des répercussions profondes sur notre bien-être mental, compromettant notre capacité à nous concentrer et à maintenir un état émotionnel stable.

 

4/ La culture de l’instantanéité

 

“Tout, tout de suite !” Est-ce que toi aussi ça t’arrive d’envoyer un message à une personne et d’attendre qu’elle te réponde immédiatement ? Est-ce que toi aussi tu checkes si la personne a “vu” ton message ? Pas de panique, tu n’es pas le/la seul.e !

Les téléphones, internet a créé une sorte de culture de l’instantanéité : “Tout, tout de suite !” Cette manière de penser impacte beaucoup notre psychisme. La culture de l’instantanéité transforme profondément notre rapport au temps et à l’attente. Avec l’accès immédiat à l’information, les réponses instantanées aux messages et la gratification quasi instantanée offerte par les réseaux sociaux, notre patience et notre tolérance à l’incertitude se réduisent considérablement. Cette immédiateté constante modifie nos attentes, nous rendant moins capables de gérer les délais et les situations ambiguës. Je suis sûre que toi aussi tu as déjà râlé parce que cette maudite page internet ne charge pas aussi vite que prévu, hein ? En conséquence, nous devenons moins habitués à faire face à des situations où les résultats ne sont pas instantanément disponibles. La dépendance à cette rapidité technologique peut ainsi nuire à notre bien-être mental, en augmentant notre besoin de contrôle et en réduisant notre capacité à gérer sereinement l’imprévisibilité de la vie quotidienne.

De plus, cette latence peut être perçue par beaucoup comme du rejet, comme le disent nos ados “il m’a lâché un vu !”. Ce vu, c’est le fait de constater que la personne a vu notre message mais n’y a pas répondu, geste suprême de rejet.

Des études récentes en neurosciences ont démontré que la souffrance du rejet alimente les mêmes connexions neuronales que la souffrance physique. Ainsi, se sentir rejeté fait littéralement mal et peut être très difficile à gérer pour nos jeunes.

 

Oui c’est super toutes ces infos, Manon ! Mais concrètement on fait quoi alors ?

 

On passe à l’action et on met en place des ajustements.

En voici 4 exemples :

 

Pratiquer la déconnexion

Il est très important de se consacrer des temps de déconnexion totale ! Pour que ces moments soient le plus bénéfiques possibles planifies le de façon à ne pas penser au prochain mail que tu dois envoyer ou à la personne à qui tu n’as pas répondu. Prends un temps pour faire quelque chose que tu aimes faire sans ton téléphone à côté de toi.

 

Établir des limites saines

Pour garantir des moments de qualités à la maison, il est important d’avoir des règles, d’habituer nos enfants depuis petits à ces règles et de s’y tenir. Avoir des temps où il n’y a pas de téléphone, comme par exemple à table ou lorsque l’on fait une activité en commun peut aider ton enfant à se détourner de son téléphone.

 

Éducation numérique

Parler avec ton ado de ce qu’il voit sur internet est très important. Alors je sais que ce n’est pas toujours facile de communiquer avec lui/elle parce qu’il/elle a tendance à se refermer sur lui-même mais l’habituer à mettre de la distance avec ce qu’il voit en te voyant faire peut être bénéfique. Par exemple, tu peux lui montrer une vidéo sur ton téléphone en lui disant que tu es tombé dessus et lui dire ce que tu penses à propos de celle-ci, n’hésites pas à lui demander son avis également. Les ados adorent avoir des avis sur les choses puisqu’ils sont en pleine construction de leur identité de futurs adultes.

 

Cultiver des relations authentiques

Que ce soit en ligne ou hors ligne, les relations sociales sont importantes pour ton adolescent.e comme pour toi. Et souvent les téléphones peuvent nous éloigner des personnes qui nous entourent. On ne va pas se mentir, quand notre attention est sur notre écran il est difficile d’être réellement à l’écoute de l’autre. On est à demi présent. Et petit à petit, de manière insidieuse, on s’habitue à ce mode de fonctionnement. Essaies autant que possible d’avoir des temps écran pour répondre à tes obligations et des temps partage à la maison pour que ces espaces/temps soient bien définis et qu’ils n’empiètent pas l’un sur l’autre.

 

 

Pour conclure, internet, les réseaux sociaux sont donc des outils qu’il ne faut pas oublier de remettre à leur place dans nos vies. Leur donner trop de place peut vraiment nuire à la qualité de nos vies et de nos relations. D’ailleurs, les sciences cognitives révèlent une tendance naturelle de notre cerveau à préférer les chemins de moindre résistance.

Shawn Achor, collaborateur de Tal Ben-Shahar à Harvard et figure clé de la psychologie positive, se réfère à des études montrant que les adolescents américains ressentent deux fois et demie plus de satisfaction en pratiquant un passe-temps qu’en regardant la télévision, et trois fois plus en faisant du sport. Cependant, Achor souligne un paradoxe : ces jeunes passent quatre fois plus de temps devant la télévision qu’à pratiquer des activités sportives ou de loisirs.

Dans notre construction, nous sommes attirés par la facilité et les habitudes, rendant difficile de surmonter le changement. La nature humaine nous conduit souvent à suivre le chemin de moindre résistance. Cependant, avec un peu d’huile de coude et de patience on peut changer les choses ! On y va ? 🙂

 

 

Tu peux aussi venir en discuter en séance individuelle.

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Avec toute mon affection,

Manon Guillemain.

N’oubliez pas que chaque thérapeute ne correspond pas à tout le monde, il faut donc partir à la recherche de la personne qui t’accompagnera en fonction de tes besoins !

Qui suis-je ?

Je suis Manon Guillemain, psychopraticienne, passionnée par l'exploration des profondeurs de l'esprit humain à travers une approche thérapeutique psychodynamique et artistique. Spécialisée dans la thérapie individuelle et de groupe, je m'engage à accompagner mes clients vers une meilleure compréhension d'eux-mêmes et de leurs émotions. En combinant la psychodynamique avec des techniques artistiques, je cherche à libérer les expressions créatives de l'inconscient, favorisant ainsi la guérison et la croissance personnelle. Dans mon travail, je crée un espace sûr et bienveillant où mes clients peuvent explorer en profondeur leurs pensées, leurs sentiments et leurs expériences, tout en bénéficiant d'un soutien empathique et d'une écoute attentive.